Le Brexit aurait déjà coûté 37 milliards d’euros au PIB britannique

Press quote (Liberation)
21 December 2022

D’après une estimation du Centre for European Reform, le Royaume-Uni aurait aujourd’hui un PIB 5,5 % supérieur à celui actuel si le pays n’avait pas quitté l’Union européenne.

L’addition est salée. Quitter l’Union européenne aurait coûté 33 milliards de livres au Royaume-Uni, soit plus de 37 milliards d’euros. C’est la conclusion du Centre for European Reform (CER), centre de réflexion dédié à l’UE localisé à Londres, Bruxelles et Berlin, dans son estimation publiée ce mercredi. D’après le CER, le PIB du Royaume-Uni est 5,5% moins élevé au deuxième trimestre de 2022 que si le pays était resté au sein de l’UE. L’écart entre l’économie d’un Royaume-Uni dans l’UE et hors de l’UE se fait sentir dès le début de la sortie du pays de l’Union, c’est-à-dire dès la mise en œuvre du Brexit. Depuis, il s’est lentement creusé et se stabilise aujourd’hui à environ 5% en dessous du PIB que le pays aurait dû avoir.

Pour établir ces estimations, le CER s’appuie depuis 2018 sur les économies de 22 pays ayant une croissance similaire à celle que connaissait le Royaume-Uni avant de quitter l’UE et réunit ces 22 courbes en une seule grâce à un algorithme. Le CER compare ensuite, en trois courbes distinctes, l’évolution du PIB, de l’investissement et du commerce de biens et services britannique à la courbe des 22 pays, qui représentent l’économie que le Royaume-Uni aurait dû avoir sans divorce avec Bruxelles. Les 22 pays sont de grandes puissances occidentales, dont une majorité de pays européens (France, Allemagne, Belgique, Italie, Espagne, etc.) ainsi que l’Australie, le Canada, le Japon et la Nouvelle-Zélande.

La courbe documentant l’investissement suit la même logique : un décrochage au moment du Brexit et un écart de 11% aujourd’hui, soit une perte de 12 milliards de livres pour Londres. Le pays a aussi tiré un trait sur 15 milliards de livres en commerce de biens depuis sa sortie de l’Union. Le CER explique notamment ce décalage par le nombre de touristes moins important au Royaume-Uni que dans les 22 pays analysés pour la courbe comparative.